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Gisèle Garric à Bassinet
Bassinet accueille Gisèle Garric. Pourquoi s’intéresser à la céramique naturaliste de nos jours ? Pourquoi Gisèle Garric ?
La céramique naturaliste représente la nature. Elle est d’une grande actualité. Pour représenter ainsi la nature, il faut la comprendre et l’aime. C’est aussi un façon d’en faire comprendre la valeur.
La méthode consiste à mouler des animaux et des végétaux réels. C’est un travail minutieux en plusieurs étapes, qui demandent une grande maitrise et beaucoup de sensibilité.
Bernard Palissy est le plus grand céramiste français. Il appartient à notre patrimoine. Son approche est technique mais aussi philosophique.
Gisèle Garric est une artiste sensible et sincère et ses œuvres reflète ses qualités et notamment sa sincérité.
L’exposition de Bassinet sera d’une grande diversité plats naturalistes, terrines en forme de têtes de sanglier, trompe-l’oeil de fruits et de légumes, anthropocènes, masques et vanités…
Présentation: textes de présentation
Gisèle Garric
Gisèle Garric est née dans le Rouergue. La région de Rignac, à l’ouest du département, où elle vit est un plateau parsemé de haies, d’étangs et de ruisseaux. Gisèle Garric travaille l’argile, avec la méthode inventée par Bernard Palissy qui, constitue un langage pour les artistes sensibles. Très jeune, Gisèle Garric a été attirée par l’art du feu, Après une formation au tournage au CNIFOP (Centre National d’Initiation de Formation et de Perfectionnement de la poterie et du grès) à Saint-Amand en Puisaye, lorsqu’elle est revenue dans son pays natal, au début des années 2000, elle voulait communiquer son amour de la nature. Et c’est ainsi, qu’elle a vu dans la céramique naturaliste, le moyen qu’elle cherchait. La fascination qu’exerce Bernard Palissy ne tient pas seulement à ses œuvres mais aux engagements du personnage voué à ses recherches, à sa vision de l’homme et de la nature et à sa foi. C’est pourquoi, le choix de cette méthode, pour les artistes qui l’adoptent, s’apparente à une conversion. Il implique un engagement total, à la fois mental et technique.
La démarche exige une attention et une observation du monde extérieur. Il faut trouver les végétaux et les animaux, les identifier et comprendre leur rôle dans la nature. Il faut les aimer. La phase suivante est plus technique. Il s’agit de prendre des moules ou des empreintes, puis de fabriquer les moulages. Le regard de l’artiste intervient dès que commence la composition des ensembles et le décor des plats ou des vases. En effet, il en choisit, avec minutie, les éléments pour produire des scènes d’où surgira la vie et il les dispose, en fonction des volumes, pour créer l’harmonie. La première cuisson, qui suit un temps de séchage est une épreuve du feu que tous ne franchissent pas. Ensuite, l’artiste intervient de nouveau pour donner les couleurs comme un peintre. Enfin, il confie la pièce au four une deuxième fois. La maîtrise du savoir faire nécessite un long apprentissage. Mais les motifs de satisfactions sont immenses, puisqu’au fond la démarche conduit à regarder le monde et à vivre en artiste.
La nature première source d’inspiration
La nature est l’univers favori de Gisèle Garric. La compréhension qu’elle en a est instinctive mais elle ressent aussi une conscience écologique, qui est contemporaine. Ses plats sont des biotopes. Ils représentent une biodiversité qu’il faut préserver. Ils sont aussi des espaces de poésie. Ils nous invitent à mieux voir et à aimer des espèces toutes simples qui nous entourent, les liserons, les feuilles de lierre, toute la diversité des fougères, les feuilles de chênes, les arums sauvages, mais aussi les fleurs, les marguerites et surtout les fleurs jaunes, les renoncules ficaires, premières fleurs de l’année et les primevères officinales, le coucou. Gisèle Garric se souvient : « autrefois, en allant à l’école, les enfants cueillaient de gros bouquets de coucou et se délectaient du nectar qu’ils suçaient au fond de la corolle ».
La faune, le peuple sauvage et discret des petits animaux des prés et des bois, est aveyronnaise puisque la plupart
des éléments sont moulés sur le vif par Gisèle Garric elle-même, mais elle présente de nombreuses espèces communes au bestiaire de Bernard Palissy, montrant la stabilité de notre environnement, au moins jusqu’à nos jours. La couleuvre à collier et la salamandre sont des espèces emblématiques du maitre des « rustiques figulines ». (1) comme le crapaud, la grenouille verte, le lézard ocelet, le lézard vert, la vipère ou l’escargot d’eau douce.
Plusieurs plats de Gisèle Garric montrent l’univers aquatique cher à Palissy, peuplé de poissons, moulés sur nature, comme les brochets, la carpe, le sandre, la tanche, des anguilles . Gisèle Garric a créé aussi des plats ornés de mousse. Il suffit de se promener dans la campagne pour voir la place que tient la mousse dans le décor qui nous entoure, surtout aux premiers jours du printemps, lorsque les espèces annuelles ne les masquent pas encore.
L’architecture, deuxième source d’inspiration
L’architecture constitue, pour Bernard Palissy, un prolongement direct des compositions naturalistes. La continuité est assurée par la conception de grottes pour les jardins d’Anne de Montmorency à Ecouen et ceux de Catherine de Médicis aux Tuileries. Le premier ouvrage publié par Palissy, en réponse à la commande du Connétable, s’intitule « Architecture et Ordonnance de la grotte rustique de Monseigneur le duc de Montmorency » (2). Dans la Recette Véritable, il reviendra, en détail, sur sa vision d’un jardin idéal et d’une forteresse imprenable. Palissy se fait architecte, indique les plans et décrit les décors. Il envisage un portail, « enrichi de plusieurs figures de termes si près approchant la de la forme humaine qu’il n’y a homme qui ne fut étonné de les voir » et, « au dessus des têtes desdits termes, il y a une architrave, frise et corniche ». Il ajoute que tous les termes sont « tous rustiques et façonnés de modes étranges » (2).
Gisèle Garric se rapprocha encore un peu plus, de l’esprit de la grotte lorsqu’elle, réalisa un bas relief pour la chapelle privée d’un château du sud de l’Auvergne, en réponse à la commande des propriétaires. Il est fait de 35 carreaux de 40 cm de côté, large de 2 mètres et haut de 2,80 mètres . La fraicheur des couleurs, des verts, des bleus, des oranges, la richesse de la composition font de cette œuvre inattendue, une explosion de vie. Ce bas relief symbolise une genèse rêvée, un éveil du monde qui émerge des océans. C’est un surgissement d’animaux et de végétaux de la création. Une guirlande de fruits paradisiaques aux oranges éclatants souligne le mouvement en ogive. Cette idée des fruits et des légumes a inspiré une série de bouquets luxuriants. Elle rappelle les sculptures italiennes en céramique, à la manière des Della Robbia. Elle ouvre une autre perspective de création.
Ainsi l’œuvre de Gisèle Garric s’inscrit dans l’histoire et le terroir avec sincérité et sensibilité. C’est pourquoi, ses plats, ses vases et ses figures sont vivants et nous touchent.
Bernard Bachelier
1 « rustique : d’esprit naturaliste, rocaille, animaux, végétaux ; figuline : forme façonnée ou modelée en terre », Christine Viennet, photographies Paul Starosta, Bernard Palissy et ses suiveurs, du XVIe siècle à nos jours, éditions Faton 2010 page 247
2 Bernard Palissy, A la Rochelle 1563 in Recette Véritable (1563) texte établi et annoté par Franck Lestingant et Christian Barataud, éditions Macula 1996
Retour sur l’historique de la céramique naturaliste de Bernard Palissy à Gisèle Garric
Bernard Palissy a inventé une façon unique de pratiquer l’art de la céramique. A l’époque, ses œuvres furent nommées, « rustiques figulines ». On devrait plutôt parler de faïence naturaliste. Toujours est-il que cette pratique, en rupture avec tout le travail de l’époque, a connu une destinée singulière. Palissy eut de nombreux suiveurs au 16e et durant la première moitié du 17e siècle. Puis après, un purgatoire au 18e siècle, la tradition naturaliste renait avec vitalité au 19e siècle. De nouveau au début du 20e siècle, elle s’efface derrière l’art déco puis la céramique des années cinquante dominée par l’intrusion de Picasso. Aujourd’hui, la céramique naturaliste, à la manière de Bernard Palissy, est illustrée, en France, par trois céramistes, Christine Viennet et Geoffrey Luff, qui s’y consacrent passionnément depuis une trentaine d’années, et plus récemment par Gisèle Garric.
C’est Christine Viennet qui a redonné à Bernard Palissy et à ses suiveurs toute la reconnaissance par ses recherches et son travail personnel d’artiste. Elle la relie au goût de notre époque pour la nature : « La découverte de Bernard Palissy et de ses rustiques figulines si foisonnantes, ludiques et vivantes, a été une source magique d’inspiration que je n’ai pas cherché à imiter, mais qui a été dans une telle symbiose avec mon lien personnel avec la nature, qu’elle s’est inscrite comme une destinée. Elle est une forme d’expression essentielle dans l’art de la céramique, issue du besoin charnel de réinventer la nature pour créer d’autres rêves, d’autres histoires, pour avancer ! » (1)
La jeunesse de Bernard Palissy : les années d’observations et de recherches
Bernard Palissy est le plus célèbre des céramistes français. Un de ceux dont chacun connait le nom et se rappelle cette image d’Epinal qui le montre brûlant ses meubles, pour découvrir le secret de l’émail blanc. En réalité, Bernard Palissy est une personnalité majeure du 16e siècle français. Il nait en 1510 et meurt en 1590. Sa vie est un long parcours de remise en question des idées reçues, d’acquisition personnelle de connaissances, par l’observation, l’expérimentation et l’analyse critique. Il est né dans l’Agenais, sans doute fils d’artisan. Il reçoit d’abord une formation de peintre verrier. Il sait écrire mais ignore les humanités : « je ne suis ni grec, ni hébreu, ni poète, ni théoricien, mais un simple artisan bien pauvrement instruit aux lettres » (2). Ce « simple artisan » adhérera aux idées naissantes de la religion réformée, sera un écrivain prolixe et un pédagogue, découvrira le secret des fossiles, créera des chefs d’œuvres recherchés par les collectionneurs de son temps, sera appelé à la Cour par Catherine de Médicis et mourra emprisonné à la Bastille, en ayant refusé d’abjurer le protestantisme.
Après des années d’errance, mais aussi d’observations des phénomènes naturels, dans les provinces du Sud Ouest, il se fixe à Saintes où il fonde une famille. Il est devenu arpenteur géomètre, mais surtout, il est introduit dans les milieux protestants. C’est probablement par ceux- ci qu’il rencontre, en 1539, Antoine de Pons (1510-1586). Au château de Pons, il a la révélation de la faïence, en découvrant, les collections de majoliques rapportés d’Italie où ce soldat, séducteur et amateur d’art, avait accompli des campagnes militaires et des missions diplomatiques, à la demande de François 1er. Ces créations constituent une des formes les plus prisées des arts de la renaissance italienne. C’est la modernité. C’est le raffinement, qui vient de ce qui est alors le principal foyer artistique européen. François 1er a fait venir Girolamo della Robbia (1469-1529), petit neveu de Lucca della Robbia, le chef de la lignée, en 1527, pour décorer le château de Madrid, aux portes de Paris. Le même Girolamo a réalisé un bas relief, que Palissy a pu voir, pour le château de Cognac, orné du portrait de François 1er. Et ce sont les faïenciers italiens qui apporteront leur savoir faire à Lyon et seront à l’origine des grands centres français comme Nevers.
La séduction des chefs d’œuvre italiens dut être puissante, puisque le jeune arpenteur ne lâcha plus jamais prise, malgré une quinzaine d’années parsemées d’essais, de revers et d’échecs : «quand j’avais appris à me donner garde d’un danger, il m’en survenait un autre, lequel je n’eusse jamais pensé ».En fait, il doit tout redécouvrir par lui-même. Il a des problèmes de qualité de la terre, de composition des émaux et de cuisson. C’est la période de la misère et de l’incompréhension : « je n’avais plus de moyen de subvenir à ma famille ; je n’avais en ma maison que reproches : au lieu de me consoler l’on me donnait des malédictions ». Il est obligé de s’adonner à divers travaux pour «recouvrer un peu d’argent », mais ne se décourage pas car « il n’y avait rien qui me put empescher que je fisse de bonnes pièces ». (3) La sortie du tunnel commença lorsqu’il obtint ses pièces jaspées.
Ce décor, dont il stabilise enfin la fabrication, présente une alternance de couleurs imitant le jaspe, l’agathe ou le marbre. Il est obtenu en utilisant différents oxydes donnant les couleurs et en combinant des émaux transparents à base de plomb et des émaux opaques à base d’étain. Palissy produit alors ce qu’il appelle des vaisseaux et qui sont des pièces décoratives plutôt que de la vaisselle, «de divers émaux entremélés en manière de jaspe : cela m’a nourri quelques ans ». Et il renonce à sa recherche de l’émail blanc : « La palette de couleur obtenue par Palissy de ses émaux n’a pas guère varié au cours de son existence ; on y relève le bleu indigo, le bleu grisâtre, le brun violacé, le vert émeraude, le vert jaunâtre, le jaune vif et le blanc tirant sur le gris jaune. Jamais Palissy n’obtiendra le blanc vif pas plus que le rouge ou le noir » (4) .On retrouvera ces décors jaspés, dont Bernard Palissy est l’inventeur, sur le revers des plats, longtemps après, y compris chez nos contemporains.
C’est vers 1553, qu’il franchit une nouvelle étape en inventant ce qu’il nommera « rustiques figulines ». Il s’agit de décors en relief produits à partir de moulages. La dénomination vient de Bernard Palissy lui-même. Figuline (de figulina, poterie en latin) signifie façonné en terre et rustique fait référence aux éléments issus de la nature, qui entrent dans les compositions. Bernard Palissy, qui a probablement commencé s’inspirer des objets d’orfèvrerie, franchit un saut décisif en moulant des animaux, des végétaux ou des fossiles réels. On parle souvent de moulage sur le vif. En réalité, il faudrait parler de moulage sur le naturel car les animaux ne sont plus vivants lorsqu’ils sont moulés. Quoiqu’il en soit, c’est tout un monde vif et grouillant qui compose un spectacle en trois dimensions. C’est son amour de la nature qui pousse Palissy à cette transgression. C’est aussi une certaine aspiration à la perfection. Car, Palissy n’est pas sculpteur pas plus qu’il ne tourne. Au fond, sa personnalité passionnée lui donne l’audace d’inventer une technique particulière qui lui permet de dépasser ses propres limites. C’est le propre des génies de faire des atouts, de leurs limites et des contraintes qu’ils doivent dépasser.
La démarche comporte un aspect de naturaliste et de botaniste. L’arpenteur géomètre repère, identifie, collecte et classe la nature. Ces merveilles réunies avec amour, deviennent les composants de son travail d’artiste. Deux méthodes peuvent être utilisées pour la fabrication des vaisseaux. La première consiste à placer les végétaux et les animaux directement sur un plat, souvent en étain, puis à prendre un moule de plâtre de l’ensemble. La seconde commence par mouler les éléments naturels individuellement, à en tirer des moulages, puis à effectuer la composition avec ces moulages, sur un plat de terre. Les moules peuvent servir plusieurs fois et les éléments moulés s’intégrer dans différentes compositions. Il est aussi possible de prendre un moule de compositions obtenues à partir d’éléments préalablement moulés. La formule par moule unique fut privilégiée par les faïenciers du 16e siècle. Nos contemporains préfèrent la deuxième méthode qui assure plus de vie à l’œuvre finie. Dans les deux cas, une première cuisson permet d’obtenir un biscuit qui est ensuite coloré avec des oxydes et émaillé. L’artiste peint ainsi la scène qu’il a composée. Palissy a des convictions religieuses. D’une certaine façon, il recréé la vie. Il ne se prend par pour Dieu mais il rend hommage au Créateur en cherchant à rendre perceptible la beauté de la Création.
Les années de maturité : la consécration royale et la grotte des Tuileries
C’est sur la recommandation d’Antoine de Pons que le Connétable de Montmorency est venu, dès 1548, rendre visite à Palissy, au retour d’une campagne en Guyenne. Il fut séduit par les émaux jaspés du potier de Saintes. Anne de Montmorency (1493-1567) qui vient, alors, de retrouver auprès de Henri II, l’influence qu’il avait perdue durant les dernières années du règne de François Ier , est non seulement un chef politique et militaire, mais aussi un ami des arts, un mécène et un collectionneur. Il ne cessera de soutenir et de protéger Palissy. En 1556, il amène à l’atelier, le roi Henri II accompagné du Cardinal de Lorraine. C’est la consécration du potier de Saintes. Le Roi accorde cinquante écus pour « un modeste bassin ». Montmorency emporte sept pièces dont on trouvera la liste dans l’inventaire des collections de son hôtel parisien de la rue Saint Avoye du Temple (5). Et ce n’est pas tout, la visite aura une suite importante. En effet, le grand projet, auquel le Connétable accorde toute sa passion de protecteur des arts, est le château d’Ecouen pour lequel il sollicite les plus grands artistes de l’époque. La construction d’Ecouen, commencée en 1538, se termine en 1555 sous le contrôle de l’architecte Jean Brullant. Le Connétable, qui aime la céramique, a fait poser, en 1542, un exceptionnel pavement en faïence de Rouen par Masséot Abaquesne (1500-1564). A la suite de sa visite à Saintes, Montmorency chargea Palissy de lui construire une grotte pour l’ornement de ses jardins. « La mode des grottes venait d’Italie. Celle de Meudon était célèbre en France. Ronsard la chanta dans sa nouveauté » (6)
Rien n’a été retrouvé de cette grotte à Ecouen. Dans les années qui suivirent, la vie de Palissy connut le pire et le meilleur. Le pire, c’est, en 1562, la prison à Bordeaux, en raison de ses engagements de plus en plus visibles, au sein des communautés protestantes. Il en sort grâce à Montmorency qui lui fait accorder le titre d’« inventeur des rustiques figulines » par Catherine de Médicis, dans le but très pratique, de le faire échapper à la juridiction du Parlement de Bordeaux, en tant que membre de la Maison du Roi. Il est libéré le 23 avril 1563. Par une ironie de l’histoire, c’est par ce titre qu’il gagnera la célébrité des siècles à venir. L’ascension vers la gloire va s’accélérer. En septembre 1565, Catherine de Médicis arrive à Saintes, avec Charles IX qu’elle présente au peuple au cours d’un périple à travers la France. Elle aussi veut sa grotte pour les jardins du château des Tuileries dont la construction vient de commencer. Elle passe commande à Palissy. Dès la fin de l’année suivante, le modeste artisan d’Agen, le potier de Saintes qui brulait ses meubles, le réformé emprisonné pour ses convictions, s’installe à Paris, au service de la reine, dans un de ces ateliers de tuiles qui jouxtent le chantier du palais de Catherine.
La grotte des Tuileries sera construite. On en retrouvera denombreux fragments lors des fouilles du Louvre, notamment celles des années 1980 à l’occasion de l’extension du musée. La plupart de ces tessons, ainsi que ceux des restes de l’atelier, se trouvent au château d’Ecouen devenu musée national de la Renaissance qui procède à leur analyse et leur inventaire. Il est probable, en revanche, que la grotte d’Ecouen ne vit jamais le jour. Palissy aurait donné la priorité à la reine et transféré aux Tuileries, les éléments qu’il avait déjà préparés. Ce qui est encore plus intéressant, c’est que le projet a fait l’objet d’un « devis d’une grotte pour la royne mère du roy » dans lequel le maitre expose ses intentions. On y prend conscience de l’ampleur de ses références qu’il puise dans la nature, dans l’architecture ou dans l’antiquité. Le texte fourmille de listes de plantes et d’animaux : « bosses et concavités seraient enrichies de certaines mousses et de plusieurs espèces d’herbes qui ont accoutumé de croitre ès rochers et lieux aquatiques, qui sont communément escolopandre, adienton, politricon, capillis veneris et autres espèces d’herbes ». Un rocher sera orné « d’un nombre infini de grenouilles, chancres, escrevisses, tortues et araignées de mer, et aussi de toutes espèces de coquilles maritimes ». La grotte comportera aussi des sculptures humaines. « J’y voudrais faire certaines figures d’après le naturel, voire imitant de si près la nature, jusqu’aux petits poils des barbes et des sourcils, de la mesme grosseur qui est en nature ». L’antiquité, chère à la Renaissance, est convoquée. Il projette un terme « qui serait comme une vieille statue mangée par l’air ou dissoute à cause des gelées pour démontrer la plus grande antiquité ». (7) Le texte tout entier respire la jubilation de l’artiste qui se réjouit déjà de ce qu’il va réaliser. Comme tout grand créateur, Palissy capte les images qui l’inspirent et leur donne une nouvelle vie en les transposant par les outils techniques qu’il s’est forgés.
L’inventeur des rustiques figulines possède un esprit scientifique et un talent d’écrivain. Le maitre se consacrera de plus en plus à la diffusion de ses idées et de ses découvertes par la publication de textes, sous forme de dialogues entre « Théorique et Practique ». Ce dernier exprime sa propre pensée. Car Palissy part de l’observation, de l’expérimentation et de l’analyse personnelle. C’est un empirique. La « petite académie » qu’il anime se trouve hors des universités qui détiennent le savoir officiel et auxquelles il n’a pas accès. Mais les guerres de religion se succèdent, entrecoupées d’accalmies. Dans les périodes les plus menaçantes, Palissy se réfugie alors à Sedan, où il se trouve au moment de la Saint Barthélémy. Toutefois, à partir de 1585, malgré la tension croissante de la Ligue, il ne quittera plus Paris. Il a 75 ans déjà. Peut-être, est-il lassé de toujours fuir et s’en remet-il au destin. Il subit plusieurs arrestations dont il réchappe. Finalement, en 1588, il est conduit à la Bastille. Il a perdu tous ses protecteurs. Henri III est assassiné le 1 aout 1589. Paris, qui résiste aux troupes d’Henri IV, tombe aux mains des ligues catholiques radicales. En 1590, le plus grand céramiste français meurt à la Bastille dans l’indifférence générale.
Le maitre survivra par son art. Les innovations de Palissy suscitèrent une véritable « onde de choc »(8). De nombreux centres de faïences imitèrent les rustiques figulines, à Paris, à la Chapelle des Pots en Saintonge, à Avon près de Fontainebleau, au Pré d’Auge en Normandie et même à Anvers et Londres. Si bien que beaucoup des pièces initialement attribuées au maitre, ne sont pas de ses mains. Plus les moyens d’investigation se précisent par l’analyse chimique des matières et l’examen plastique des formes, et moins nombreux sont les plats dont l’attribution est confirmée. Les deux bassins conservés au Musée des Beaux Arts de Lyon appartiennent à ces rares exemplaires ayant passé les contrôles des experts. On a, en effet, retrouvé le moule correspondant dans les fouilles du Louvre. Ils ont une puissance artistique exceptionnelle par leur dimension, de 75 cm sur 45 cm et par l’harmonie de leur composition : « trente trois animaux appartenant à neuf espèces identifiables, reptiles, batraciens, poissons et crustacés peuplent ce bassin dont l’ordonnance crée une illusion de symétrie »(9). Ces bassins font partie des chefs d’œuvre de l’art céramique.
Au cours des siècles, l’admiration pour le personnage et l’intérêt pour son travail de céramiste n’allèrent pas toujours de pair. Dans l’Encyclopédie, Diderot salue son esprit : « cet homme qui n’était qu’un simple ouvrier, sans lettres, montre dans ses différents ouvrages un génie observateur, accompagné de tant de sagacité et d’une méditation si féconde sur ses observations, une dialectique si peu commune, une imagination si heureuse, un sens si droit, des vues si lumineuses, que les gens les plus formés par l’étude peuvent lui envier le degré même de lumière auquel il est parvenu sans ce secours » (10).Buffon rappelle sa contribution à la compréhension de l’origine des fossiles. En revanche, la grande affaire céramique du 18e siècle est l’élucidation du mystère de la porcelaine dure qui occupe toute l’Europe, de Meissen où Böttger découvre le secret en 1709, à Sèvres où il parvient en 1767. Il faut attendre le 19e siècle et le romantisme pour réconcilier les différentes facettes de ce personnage complexe. Ses écrits sont réédités en 1844. Alexandre Brongniart (1770-1847), directeur de la manufacture de Sèvres pendant quarante sept ans, et auteur d’un traité, paru la même année, lui accorde le titre de héros de la poterie : «La Poterie a ses célébrités, mais en parlant de Bernard Palissy, on peut dire qu’elle a, en outre, son héros »(11). Alphonse de Lamartine publie une biographie admirative en 1852 : « A la fin de ses jours, il façonnait la pensée dans son esprit comme, étant jeune, il façonnait l’argile dans ses mains, et que son style, moulé sur la nature, n’avait ni plus ni moins de couleur, ni moins de relief, ni moins de vigueur et de grâce que ses groupes ou ses tableaux » (12). Anatole France préface une nouvelle édition de ses textes en 1880. Mais surtout une nouvelle génération d’artistes redécouvre l’art des rustiques figulines.
Charles Jean Avisseau et le renouveau du 19e siècle
Le pionnier de ce renouveau est Charles Jean Avisseau (1795-1861). Celui-ci est né à Tours, en 1795, dans un milieu d’artisans. Son père, Charles qui est tailleur de pierre, a participé à la construction des ponts sur la Loire. Dès son plus jeune âge, Charles- Jean est habile au dessin. Il acquiert la maitrise de la fabrication des faïences dans les manufactures de Tours et de Saint Pierre des Corps. C’est la raison pour laquelle il est recruté par Joseph de Besenval pour diriger la fabrique de faïence fine et de poterie traditionnelle de Beaumont-le-Chartif, que celui-ci a créée en 1822 dans le Perche. Avisseau arrive à Beaumont en 1825. Or Joseph de Besenval, ancien colonel des gardes, qui a racheté le château de Beaumont en 1804, est amateur d’art et collectionneur. Il possède des faïences à la manière de Palissy. Comme le maitre, trois siècles plus tôt chez Antoine de Pons, Charles Jean Avisseau ressent un choc en les découvrant : « entré en 1825 chez M. le Baron de Bezeval à Beaumont-les-Autels ; première pièce de Bernard Palissy qu’il me soit permis de voir. Depuis ce moment jusqu’en 1843, essais infructueux, recherches, peines, misères et déception de toutes sortes ! En 1843, essais satisfaisants, réussite, progrès les années suivantes » (13). Y a-t-il une fatalité de la céramique naturaliste ou la redécouverte individuelle fait-il partie de cet art empirique mais techniquement difficile ? Toujours est-il que Charles Jean Avisseau renonce à la sécurité de l’emploi, quitte Beaumont dès 1829 et s’installe modestement à Tours avec sa famille, qu’il nourrit grâce à des travaux alimentaires, tout en poursuivant ses recherches. Il peine pendant quinze ans mais à partir de 1843, il parvient à ses fins et son talent est vite reconnu. Dès 1845, Alexandre Brongniart acquiert un plat pour le musée de Sèvres. Il reçoit des récompenses dans les expositions universelles de Londres de 1851 et de Paris en 1855 où il présente ses œuvres. Toutefois malgré des achats de collectionneurs et de personnages en vue, Avisseau ne s’enrichit pas et meurt en 1861, probablement victime des oxydes qu’il utilisait.
Charles-Jean Avisseau fut l’inspirateur d’un mouvement qui s’inscrivit dans l’histoire en tant qu’école de Tours. Avisseau travaillait avec ses enfants, notamment sa fille Désirée-Caroline (1819-1882), son fils Joseph-Edouard (1831-1911), son beau-frère Joseph Landais (1800-1883) ainsi que plusieurs de ses neveux. Des disciples, comme Léon Brard (1830-1902), vinrent le rejoindre à Tours. Le contexte est favorable . Le milieu du 19e siècle connut une explosion d’intérêt pour la céramique naturaliste qui suscita des initiatives simultanées, comme l’école de Paris et l’école d’Angoulême, ainsi que des créations dans de nombreuses manufactures. Ce regain est concomitant avec la redécouverte, par les romantiques, du Moyen Age et de la Renaissance, en rupture avec le classicisme et le style Empire. Il se traduit pas une conception globale de l’architecture et des arts décoratifs. Ainsi l’architecte Félix Duban (1798-1870) recrée les décors polychromes lors de la restauration du château de Blois qu’il conduit à partir de 1845. De nombreux collectionneurs constituent des ensembles de faïences anciennes, hispano-mauresques, majoliques, islamiques et françaises. Le Musée Cluny est inauguré en mars 1844 pour abriter les collections d’objets médiévaux rassemblés par Alexandre Du Sommerard. Avisseau qui se déclare « modeleur, sculpteur, émailleur » veut être reconnu comme un artiste à part entière. Mais sa demande d’exposer au Salon des Beaux Arts avec les sculpteurs et les peintres ne lui sera jamais accordée (14). Il inaugure ainsi un débat, toujours d’actualité, concernant la place de la création céramique dans l’art en général. La distinction entre arts majeurs et arts mineurs, théorisée par les historiens d’art de la Renaissance, a installé une classification qui exclut, de fait , les céramistes, du monde de l’art.
Avisseau et les palissistes du 19e siècle ont créé un univers de formes et de couleurs. Si au départ, l’imitation domine leurs recherches, ils affirmeront progressivement, leurs personnalités propres. Leurs compositions visent à créer des objets, plats, aiguières, coupes, fontaines, comportant des décors animaliers et végétaux. Ils ont aussi produit des scènes indépendantes de tout contenant et des motifs architecturaux. Ils observent la faune et la flore de leur environnement. Mais « l’exactitude des rapports qu’entretiennent les animaux avec leurs milieux et les autres espèces est souvent mis à mal par les partis pris esthétiques des créateurs. Ces gens étaient avant tout des artistes, soucieux de disposer masses et couleurs, fut-ce au mépris de la vraisemblance, voire de la réalité » (15). La tonalité dominante de leur univers est sombre. « La recherche de la dramatisation est permanente ». Ils créent des moments d’affrontements entre les animaux, comme la scène de la chevêche attaquée par la couleuvre. Ils saisissent ou inventent des instants de tension, telle la loutre dévorant le brochet. Dans les plats de pêche, pour lesquels ils semblent avoir un goût prononcé, la vie s’est retirée et les poissons gisent la gueule béante et l’œil mort. Ces artistes pratiquent aussi la virtuosité. La complexité, le dépassement du vraisemblable semblent être des finalités. Par tous ces aspects, même s’ils illustrent une façon de travailler vieille de plusieurs siècles, leurs créations appartiennent à leur époque. Elles sont prêtes à entrer dans ces intérieurs sombres, chargés de meubles lourdement sculptés, de style Henri II, et prolongés de jardins d’hiver aux plantes luxuriantes. C’est dans ce contexte, qu’à la suite de la famille Avisseau, l’aventure naturaliste, engagée par admiration pour Bernard Palissy se poursuivit, sous diverses formes, jusqu’au début du 20e siècle, côtoyant ou quelquefois se confondant avec l’Art Nouveau et son goût pour les ornementations végétales.
Christine Viennet et les palissistes contemporains
C’est Christine Viennet qui, de nos jours a réhabilité l’art palissy. Elle s’y consacre depuis plus de vingt ans en explorant elle-même le potentiel de cette méthode, en rassemblant, au château de Raissac près de Béziers, un ensemble unique de 470 pièces de suiveurs de Palissy du 16e au 21e siècle et en publiant un ouvrage de référence pour le 500e anniversaire de la naissance du génie de la Renaissance(1). Comme pour les autres palissistes contemporains, c’est le goût pour la nature qui a déclenché l’engagement de Christine Viennet. Après un apprentissage de pièces tournées utilitaires, Christine Viennet avait pratiqué les trompe-l’œil et les productions animalières. Mais cette imitation lui semblait trop restrictive. En artiste, elle voulait communiquer ce qu’elle ressentait devant les merveilles de la vie. « J’avais besoin de faire ma propre création comme je le sentais, de façon très spontanée ». Comme Palissy, elle moule sur le vif les animaux et les végétaux mais elle n’hésite pas recourir directement au modelage pour certains éléments comme les petits serpents ou les papillons. Elle fixe à la barbotine, dans un plat « où l’histoire se trame », les animaux, les végétaux ou les coquillages qu’elle a façonnés ou moulés. Elle compose le tableau sans dessin préparatoire « J’ai, dans ma tête, déjà, orchestré mon plat ». Après un séchage minutieux pour éviter les rétractions, une première cuisson au four électrique à 1000 °C donne le biscuit. C’est alors que la décoration, au pinceau commence avec des oxydes mélangés avec un peu d’engobe, des touches de porcelaine pour blanchir la pâte et donner de l’éclat, ainsi que des tâches d’émaux stannifères.
Le style de Christine Viennet est constitué par des compositions en mouvement et par sa palette de tons vifs, de jaune, de vert, de bleu ou de délicats camaïeux mordorés. Les reptiles redressent la tête, les feuilles s’agitent. Au monde terrestre – les serpents, les lézards, les crapauds,- et au monde aquatique – les poissons, les crustacés –, elle ajoute le monde aérien – les papillons, les libellules-. Christine Viennet, c’est l’air et le mouvement. « J’aime bien ce côté rêve, un papillon, c’est le printemps, c’est la vie ». Depuis quelques années, comme d’autres avant elle, Christine Viennet s’est libérée du formalisme palisssiste pour aborder la sculpture contemporaine, qui fait appel à de nouvelles techniques. « Ce n’est que du modelage avec superposition de plusieurs matières avec des engobes porcelaines et beaucoup d’émaux divers ». Elle créée des monstres marins qui émergent des océans et nous renvoient aux abymes de la science contemporaine. Formellement, c’est une création sans précédent. On peut y voir des références plastiques à la Figuration libre ou à l’Expressionnisme.
Geoffrey Luff est un anglais, très européen par ses origines familiales, sa naissance à Berlin en 1948, sa jeunesse à Bruxelles et à Paris et son installation en France en 1979. Ebéniste de formation, il a découvert Palissy en 1993 à un moment où il vivait dans la région de Tours, ce qui en fait le plus « tourangeau » des contemporains. Installé aujourd’hui dans le haut Var, son bestiaire reste celui des bords de Loire. L’art de Geoffey Luff est l’art du détail et de la précision. Il ne cherche pas les éclats. Il cisèle les gestes infimes, les mouvements discrets qui donnent la vie à ses pièces. Il détache, en particulier, les feuilles et les fougères avec infiniment de délicatesse. Tous les éléments, même les plus fragiles sont obtenus par moulage sur le vif. Sa palette est une harmonie de verts, de bleus et de bruns.
La troisième palissiste contemporaine est Gisèle Garric qui appartient à la génération qui suit les deux précédents. Elle est née dans l’Aveyron, fille d’agriculteurs et s’est engagée avec ferveur dans cet art, elle aussi par amour de la nature.
C’est, en effet, l’amour de la nature qui réunit, à travers les siècles, les céramistes palissistes. C’est aussi, l’amour de la terre et de l’argile. Aucune autre matière ne pourrait exprimer, avec autant de sensualité, de douceur, de chaleur, les impressions de la nature. La faïence reste tactile et vivante. Elle conserve les traces du travail de l’artiste. Elle conserve la mémoire des modèles. Les palissistes sont aussi des artistes. Ils composent des tableaux presque vivants. Quatre siècles avant les artistes du 20e siècle, Palissy a trouvé la façon d’intégrer dans ses compositions des formes du quotidien. La céramique naturaliste exige un engagement total. Ce n’est pas seulement une technique, c’est aussi une façon de vivre, un comportement, très actuel, à l’égard de la nature. Cet art repose sur des règles mais il laisse à chacun la possibilité d’exprimer sa sensibilité. On sent chez Palissy un enthousiasme et une curiosité heureuse des beautés de la nature. Avisseau affectionne les mises en scène dramatiques. Nos contemporains expriment la joie de vivre et la fraicheur mais aussi leur conscience écologique. Les créations naturalistes touchent toutes les couches de la société. Les souvenirs historiques mettent en valeur le rôle des puissants, mais nombreux furent les amateurs et les collectionneurs anonymes. Contempler ces œuvres, c’est partager l’émotion et la sensibilité des artistes qui les ont conçues avec amour.
Bernard Bachelier (2013)
1 Christine Viennet, photographies Paul Starosta, Bernard Palissy et ses suiveurs du XVIe siècle à nos jours, éditions Faton 2010
2 Bernard Palissy, Recette Véritable (1563) texte établi et annoté par Franck Lestingant et Christian Barataud, éditions Macula 1996
3 Bernard Palissy Discours Admirables, in Les Œuvres de Bernard Palissy avec une notice par Anatole France, Charavay Frères éditeurs, Paris 1880
4 Alan Gibbon Céramiques de Bernard Palissy, Librairie Séguier 1986
5 Jean-Pierre Poirier Bernard Palissy, le secret des émaux, Pygmalion, mars 2008
6 Anatole France in Les Œuvres de Bernard Palissy, Charavay Frères éditeurs, Paris 1880
7 les citations sont extraites du Devis d’une Grotte pour la Royne Mère du Roy, dans Les Œuvres de Bernard Palissy opus cité. J’ai adapté l’orthographe pour faciliter la lecture sans modifier le sens.
8 op cité
9 Musée des Beaux Arts de Lyon
10 Diderot première Encyclopédie tome 3, 1753
11 Alexandre Brongniart, Traité des Arts Céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, Bechet Jeune et Mathias (Augustin) novembre 1844.
12 Alphonse de Lamartine, Bernard de Palissy, Gennequin Ainé, 1852
13 Charles Jean Avisseau, note autographe publiée en 1913 et citée par Servane de Layre-Mathéus et Gwenaëlle Hamelin dans Faïences, poteries et terres vernissées du Perche, collection Présence du Perche, Amis du Perche, 2000.
14 Sur l’Ecole de Tours, voir : un Bestiaire fantastique, Avisseau et la faïence de Tours ( 1840-1910), Réunions des Musées Nationaux 2003
15 Pierre Cabard, Faune et Flore in : un Bestiaire fantastique, Avisseau et la faïence de Tours (1840-1910), Réunions des Musées Nationaux 2003
Biographie
8 mai 1974 naissance à Villefranche de Rouergue (Aveyron)
vit et travaille à Rignac (Aveyron)
1991 rencontre à Montbazens du céramiste Patrick de Losovitch qui crée des personnages fantastiques
1993 stage de tournage en poterie au Cnifop à Saint Amand en Puisaye à partir de 1992 pièces aux décors de coquillages, de végétaux et d’animaux et sujets mythologiques2000 découverte de l’œuvre de Bernard Palissy 2001 production de plats ornés de moulages de reptiles et d’amphibiens
2010 – 2011 réalisation d’un bas-relief pour la chapelle d’un chateau en Auvergne
Expositions
expositions personnelles
2011 mairie de Rodez (Aveyron) sur invitation de l’association Rodez-Antonin Artaud
2013 « Gisèle Garric, Palissiste du 21e siècle » Moulin de Roupeyrac, Durenque (Aveyron) sur invitation de l’Amitié François Fabié
2017 « Sorti (S) de terre », à la Menuiserie Rodez (Aveyron)
2017 « Trompe l’œil », Musée de la Tour Du Moulin à Marcigny (Saône et Loire)
expositions collectives
à partir de 2005, participation régulière aux expositions de la Menuiserie à Rodez (Aveyron)
2010 « Dédicace » , musée Bernard Palissy à Saint Avit, Lacapelle-Biron (Lot et Garonne)
2012 » Nature et Merveilleux ou Bernard Palissy au 21e siècle », Le Lavoir à Clamart (Hauts de Seine), avec Christine Viennet et Geoffrey Luff
2013 « les Voix de la céramique » , Centre céramique de Giroussens (Tarn)
2014 » Nature et trompe l’œil, hommage à Bernard Palissy » Musée de Rabastens (Tarn) avec Christine Viennet
2015 « Céramique vivante », Musée Urbain Cabrol à Villefranche de Rouergue (Aveyron)
2014 et 2017 Rencontre des Métiers d’art au Logis de Chaligny (Vendée).
bibliographie
2012 article dans » La revue de la Céramique et du Verre »n° 183
2012 article dans la revue spécialisée » La Tortue » Bernard Devaux du centre de Gonfaron,
2013 catalogue de l’exposition, « Gisèle Garric, palissiste du 21ème siècle »
2014 article-reportage sur Marie-Claire idées : magasine n